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Research

Déterminants de la survie prolongée après diagnostic de cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé

Déterminants de la survie prolongée après diagnostic de cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé

Determinants of prolonged survival after a diagnosis of breast cancer at the Yaoundé General Hospital

Berthe Sabine Esson Mapoko1,&, Etienne Atenguena Okobalemba1, Esther Dina Bell Mbassi2, Anne Juliette Flora Sango3, Ruth Rosine Mekah Mapenya1, Anne Marthe Maison Mayeh2, Eveline Djampou1, Dominique Christelle Anaba1, Eugénie Nancy Ndangue Ntone1, Sidonie Ananga Noa2, Ambroise Ntama2, Zacharie Sando1, Paul Ndom1

 

1Département de Médecine Interne et Spécialités, Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun, 2Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques, Université de Douala, Douala, Cameroun, 3Faculty of Health Sciences, University of Buea, Buea, Cameroon

 

 

&Auteur correspondant
Berthe Sabine Esson Mapoko, Département de Médecine Interne et Spécialités, Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun

 

 

Résumé

Introduction: pendant que l´on assiste à une amélioration de la survie avec l´innovation en matière de dépistage, de diagnostic précoce, de méthodes prédictives de survie, et des thérapies ciblées au niveau mondial; la proportion des patients présentant un cancer du sein à un stade avancé reste élevée au Cameroun. Dans le souci d´améliorer la survie de nos patients, nous avons étudié les déterminants de la survie prolongée des malades atteints de cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé.

 

Méthodes: il s´est agi d´une étude descriptive et rétrospective portant sur les patients suivis pour carcinome mammaire invasif à l´Hôpital Général de Yaoundé entre 2008 et 2018. Les données ont été analysées grâce au logiciel SPSS 20.

 

Résultats: au total, 204 patients ont été inclus, dont 3 hommes et 201 femmes. L´âge moyen des patients était de 52,27 ans. La survie à 3 ans et 5 ans était respectivement de 65,11% et 58,60%. La médiane de survie était de 6,97 ans. Les facteurs associés à une survie prolongée étaient les stades cliniques IIA, IIB et IIIA, la présentation clinique à type de nodule mammaire, la réalisation de la chirurgie, de l´hormonothérapie, de la radiothérapie, de la chimiothérapie, et de 2 lignes de chimiothérapie.

 

Conclusion: des stades cliniques précoces, l´intégration des diverses modalités thérapeutiques ont montré leur bénéfice sur l´amélioration de la survie.


Introduction: thanks to improvement in screening, early diagnosis, survival prediction methods and global targeted therapies survival rates are constantly improving. However, the proportion of patients with advanced breast cancer is high in Cameroon. The purpose of this study was to analyse the determinants of prolonged survival of patients diagnosed with breast cancer at the Yaoundé General Hospital, in order to improve the survival of patients. Methods: we conducted a descriptive and retrospective study of patients followed up for invasive breast cancer at the Yaoundé General Hospital between 2008 and 2018. Data were analysed using SPSS 20 software. Results: a total of 204 patients were enrolled in the study, including 3 men and 201 women; the average age of patients was 52.27 years; survival at 3 and 5 years was 65.11% and 58.60% respectively. The median survival was 6.97 years. The factors associated with prolonged survival included: stages IIA, IIB and IIIA breast cancers, breast nodule as the first clinical manifestation, surgical treatment, hormone therapy, radiotherapy, chemotherapy, and second-line chemotherapy. Conclusion: early clinical stages and the integration of various therapeutic modalities have been shown to improve patients survival.

Key words: Determinants, prolonged survival, breast cancer, General Hospital of Yaoundé

 

 

Introduction    Down

Le cancer du sein demeure le premier cancer de la femme dans le monde avec une prévalence mondiale de 6,87 millions de cas en 2018, et au Cameroun, qui enregistre 3273 nouveaux cas et 1780 décès en 2018 [1,2]. La survie des malades atteints de cancer du sein s´est nettement améliorée dans le monde du fait de l´interrogation croissante sur le rôle et l´implication de facteurs pronostiques, responsable de l´amélioration constante des stratégies thérapeutiques [3]. Plusieurs auteurs ont démontré le rôle des diagnostics à des stades précoces dans cette augmentation de la survie des patients, de même que la détermination du profil biologique des tumeurs, par la réalisation de l´immunohistochimie, la biologie moléculaire et l´étude génomique des tumeurs, réalisant de nouvelles méthodes prédictives et des traitements personnalisés des patients [3-9]. Ainsi, l´on observe des survies à 5 ans de 73% et 85% chez les femmes Afro-Américaines et les femmes blanches américaines respectivement après diagnostic de cancer du sein [10]. Au Japon et en Suède, des survies de patientes suivies pour cancer du sein à 5 ans, sont de l´ordre de 80% [11]. En France, en 2016, la survie à 5 ans des patientes suivies pour cancer du sein était de 88% [12]. Cependant en Afrique, de moins bonnes survies ont été décrites chez les patients de cancer du sein. Des survies à 5 ans proches de 50% ont été observées en Afrique subsaharienne [10,11,13,14]. En Tunisie, des survies de 50,5% et 58% ont été décrites en 2002 et 2006 [15,16]. L'Afrique du Sud en 2018 enregistrait des survies de 61% à 5 ans [17], tout comme le Cameroun en 2012, qui décrivait des survies de 62 % à 5 ans après cancer du sein [18]. Pendant que l´on assiste à une amélioration de la survie avec l´innovation en matière de dépistage, de diagnostic précoce, de méthodes prédictives de survie, et des thérapies ciblées au niveau mondial; la proportion des patients présentant un cancer du sein à un stade avancé reste élevée au Cameroun. Nous ne disposons pas toujours d´assez d´arguments pour expliquer la variabilité de la survie des patients suivis pour cancer du sein dans nos services, mais nous nous posons la question de savoir quels sont les facteurs inhérents aux patients ou à la prise en charge qui continueraient à influencer cette survie. Dans le souci de mettre une lumière sur les facteurs susceptibles d´améliorer la survie de nos patients, nous avons mené une recherche dont l´objectif était d´étudier les déterminants de la survie prolongée des malades atteints de cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé. Spécifiquement, il s´agissait d´évaluer la survie de la population d´étude et de déterminer les facteurs associés à la survie prolongée des patients.

 

 

Méthodes Up    Down

Conception et cadre de l´étude: il s´est agi d´une étude hospitalière, descriptive et rétrospective, du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2018, au service d´Oncologie Médicale de l´Hôpital Général de Yaoundé.

Population de l´étude: nous avons inclus dans notre étude, les patients des 2 sexes, de tout âge, atteints d´un carcinome mammaire invasif, tous stades confondus, diagnostiqués et suivis entre le 1er Janvier 2008 et le 31 décembre 2018, au service d´oncologie médicale et ayant bénéficié d´un traitement à l´instar d´une chirurgie, et/ou d´une chimiothérapie, d´une radiothérapie, d´une hormonothérapie ou d´un traitement de support. Nous avons exclu les patients dont les dossiers ne renfermaient pas de dates permettant d´évaluer la survie, notamment les dates de diagnostic, des traitements, des rechutes et des dernières nouvelles. Ces dossiers étaient considérés comme inexploitables. La technique d´échantillonnage utilisée a été non probabiliste basée sur le recrutement consécutif des patientes obéissants aux critères d´inclusion. Nous avons tout de même évalué la taille de l´échantillon par la formule de Lorentz, en considérant comme prévalence de l´événement étudié, la survie à 5 ans des patients suivis pour cancer du sein au Cameroun en 2012. Ce qui nous a permis d´obtenir une taille d´échantillon de 368 patients.

Collecte des données: elle s´est effectuée à l´aide des dossiers des patients conservés dans le service des archives d´oncologie médicale, des registres de consultation et les fichiers d´enregistrements numériques du service d´oncologie médicale complétée par les informations auprès des malades dont on n´avait pas les informations à la date de fin de l´étude. Les données ont été consignées dans un questionnaire standardisé, pré-testé. L´échantillon a été obtenu par la sélection des patients répondant aux critères d´inclusion. Le recrutement a débuté le 1er avril 2019 et s´est terminé le 30 juin 2019.

Définitions: les données recherchées étaient relatives caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques des patients et la réponse au traitement. Les caractéristiques épidémiologiques étaient l´âge au diagnostic, le sexe, le statut matrimonial, la région d´origine, la religion, la profession et le lieu de résidence. Les renseignements cliniques ont concerné la date de diagnostic anatomopathologique, le délai entre les premiers symptômes et la première consultation, le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic, le délai entre les premiers symptômes et la consultation en oncologie, délai entre le diagnostic et la consultation en oncologie, la présence de comorbidités et le type de comorbidités, le statut menstruel et le délai post ménopausique, la formule gravidique, la présence de grossesse tardive, l´âge du premier enfant au diagnostic, la pratique de l´allaitement maternel, la durée d´allaitement, la prise de contraceptif oraux et la durée de la prise, l´état général au diagnostic, les paramètres anthropométriques tels le poids, la taille et la détermination de l´indice de masse corporelle, les signes fonctionnels et physiques au diagnostic, le sein et les quadrants atteints, le stade TNM de l´ American Joint Committee on Cancer (AJCC).

Les données paracliniques intéressaient la réalisation d´une mammographie et d´une échographie, les lésions observées et la classification de l´American College of Radiology (ACR), la réalisation d´un bilan d´extension à la recherche de métastases et les localisations de métastases, le taux de marqueurs tumoraux CA 15.3, le type histologique, le grade histologique, l´atteinte ganglionnaire, l´état des marges de résection chirurgicale, la présence d´emboles vasculaires, la présence de récepteurs hormonaux et une surexpression du HER 2, la réponse pathologique. Les informations thérapeutiques étaient relatives au type de traitement reçu, type de chirurgie reçue, la présence ou non d´un curage, le nombre de lignes et de cures de chimiothérapie reçu, et le protocole prodigué, la réalisation d´une radiothérapie, le nombre de séances, le protocole d´hormonothérapie, la présence d´une thérapie moléculaire ciblée et le type de thérapie ciblée et le cas échéant la présence d´un traitement de support.

Les données de suivi ont été recherchés, notamment la réponse clinique selon les critères RECIST: réponse complète, réponse partielle, stabilité tumorale, et progression tumorale [19,20]. La réponse complète (CR) c'est la disparition de toutes les lésions cibles, confirmée par un nouvel examen réalisé à quatre semaines. En pratique, c'est l'équivalent d'une rémission. La réponse partielle (PR) c'est la diminution d'au moins 30% de la somme des plus grands diamètres de chaque lésion cible, en prenant pour référence la somme initiale des plus grands diamètres, confirmée par un nouvel examen réalisé à quatre semaines. La progression tumorale (PD) c'est l'augmentation d'au moins 20% de la somme des plus grands diamètres de chaque lésion cible, en prenant pour référence la plus petite somme des plus grands diamètres, rapportée depuis le début du traitement, ou apparition de une ou de plusieurs nouvelles lésions. La stabilité tumorale (SD) c'est la diminution tumorale insuffisante pour définir une réponse partielle et/ou augmentation tumorale inférieure à celle nécessaire pour définir une progression tumorale, en prenant pour référence la plus petite somme des plus grands diamètres depuis le début du traitement [19,20]. L´état aux dernières nouvelles a été recherché. Aux dernières nouvelles, le patient pouvait être vivant, décédé ou perdu de vue.

Nous avons retenu comme termes opérationnels, la date d´origine, qui correspondait à la date du diagnostic anatomopathologique, et la date de point, qui correspondait à la fin des recrutements, soit le 31 décembre 2018. Le temps de participation a été défini par la période allant du diagnostic à la survenue d´un événement, soit le décès ou à la date des dernières nouvelles pour les patientes n´ayant pas présenté le dit événement. La survie globale quant à elle, a été définie par la période allant du diagnostic à la survenue du décès ou aux dernières nouvelles, pour les patientes vivantes. Au cours de nos travaux, nous avons fait face à certaines limites, principalement les données manquantes, liées soit aux dossiers incomplets ou non retrouvés, soit aux patients perdus de vue. Cette insuffisance de données aurait pu altérer la détermination de la survie. Nous nous sommes servis de toutes les informations disponibles dans les dossiers médicaux, les fiches de traitement et les rapports de résultats d´examen disponibles dans les dossiers pour réduire au maximum ces biais d´information.

Considérations éthiques: nous avons obtenu l´autorisation de l´Hôpital Général de Yaoundé, une clairance éthique du Comité Institutionnel d´Ethique et de la Recherche (CIER) de la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales de l´Université de Yaoundé I n° 087/UYI/FMSB/VDRC/CSD du 11 avril 2019 et du Comité Régional d´Éthique pour la Recherche en Santé Humaine du Centre (CRERSHC) CE n° 6517/CRERSHC/2019 du 12-04-2019. La confidentialité de toutes les informations a été assurée.

Analyse statistique: l´analyse des données s´est faite grâce aux logiciels SPSS version 20 et Microsoft Office Excel 2010. Les statistiques descriptives ont été appliquées pour condenser et ordonner les variables. Les variables qualitatives ont été exprimées par leur représentation graphique au travers de diagrammes en bâton ou en secteur. Les variables quantitatives ont été exprimées par la médiane accompagnée des extrêmes et la moyenne accompagnée de l´écart-type. L´analyse de survie a été faite avec les courbes de survie estimées par la méthode de Kaplan-Meier. Les courbes de survie ont été comparées par le test du Log-Rank. Les facteurs influençant la survie en analyse multivariée ont été évalués par le modèle de Cox. Le seuil de signification statistique a été fixé à 0,05 et l´intervalle de confiance à 95%.

 

 

Résultats Up    Down

Dans le service d´Oncologie Médicale de l´Hôpital Général de Yaoundé, 567 dossiers de patients suivis pour cancer du sein ont été retrouvés. Parmi eux, 330 ne répondaient pas aux critères d´inclusion. Nous avons ainsi retenu 237 dossiers de patients répondant aux critères d´inclusion et exclu 33 dossiers, car inexploitables. Ce qui a permis d´obtenir un échantillon de 204 patients (Figure 1).

Caractéristiques épidémiologiques: sur les 204 patients colligés, on retrouvait 3 hommes et 201 femmes. La tranche d´âge la plus atteinte était celle de 45 à 55 ans (30,9%; n=204), avec un âge moyen de 52,27 ± 12,2 ans et un minimum d´âge de 28 ans pour un maximum de 85 ans.

Caractéristiques cliniques

Un retard à la consultation et au diagnostic a été observé dans notre population d´étude. Le délai moyen du diagnostic était de 9 9,0 mois ± 10,3 mois et celui de la 1ère consultation en oncologie était de 11,9 mois ± 11,7 mois. Par ailleurs, la présence de comorbidités était retrouvée chez 24% (n=50/204) des patients. Les plus fréquentes étant l´hypertension artérielle (12 %, n=25/204), le diabète (5%; n=10/204) et l´infection au VIH (5%; n=10/204). De plus, la majorité des patients était en surpoids (36,8%; n=42/114) et 26,3% (n= 30/114) étaient obèses. La majorité des patients avait un bon état général au diagnostic (66,2 %, n=132/204). Le sein droit était le plus atteint (48,5 %, n=99/204) et 3,9 % (n=8/204) des patients avaient un cancer du sein bilatéral. Le quadrant supéro-externe était le plus atteint (70,1%, n=143/204). Les stades avancés au diagnostic étaient les plus fréquents dans notre cohorte. Soixante virgule deux pourcent (n=117/194) des patients avaient un stade T4 au diagnostic, 80,4% (n=156/194) avaient une invasion ganglionnaire et 27% (n=55/204) étaient métastatiques au diagnostic, nous donnant 32,4% (n=66/204) de stade IIIB et 27% (n=55/204) de stade IV (Tableau 1).

Caractéristiques paracliniques: le grade histologique n´a été décrit que chez 78% (n=159/204) des patients; la majorité de ces tumeurs était agressive, avec 61,6% (n=98/159) de grade II et 23,3% (n=37/159) de grade III. Les emboles vasculaires n´ont été recherchés que chez 14% (n=28/204) des patients et l´immunohistochimie n´a été réalisée que chez 16% (n=33/204) des patients. Le type histologique le plus fréquent dans notre étude était le carcinome canalaire invasif (89,7%, n=183/204).

Caractéristiques thérapeutiques

Une chirurgie a été pratiquée chez 71,1% (n= 145/204) des patients. Les autres n´étaient pas opérables, car métastatiques ou n´avaient pas les moyens de bénéficier d´une chirurgie La chirurgie radicale était la plus pratiquée. L´état des berges de résection chirurgicale n´a pas été évalué chez 41,4% (n=60/145) des patients, chez 33,8% (n=49/145) les berges étaient saines et chez 24,8% (n=36/145), elles étaient lésionnelles. Un curage axillaire a été réalisé chez 75,9% (n=110/145). La majorité des patients (97,5%; n=199/204) a reçu la chimiothérapie, parmi eux 50,8% (n=101/199) ont eu 2 lignes et 20,1% (n= 40/199) ont eu 3 lignes. Les protocoles les plus fréquents étaient l´association Adriblastine et Cyclophosphamide (AC: 49,7%, n=99/199) et 5 Fluoro-Uracile, Adriblastine et Cyclophosphamide (FAC: 46,2%, n=92/199). L´hormonothérapie a été reçue par 25,5% (n=52/204) des patients et la radiothérapie par 37,3% (n=76/204) (Tableau 2).

Réponse au traitement: trente-huit pourcent (n=78/204) des patients ont eu une réponse clinique complète, tandis que 43% (n=88/204) ont présenté une réponse partielle. Une progression a été observée chez 15% (n=30/204) des patients et 4% (n=8/204) avait une réponse à type de stabilisation de la maladie. Des rechutes ont été observées chez 43,6% (n=89/204) des patients.

Survie: la survie des patients après diagnostic de cancer du sein était de 65,11% à 3 ans, de 58,60% à 5 ans, et de 49,76% à 7 ans. La pente de la courbe de survie nous révèle que la mortalité était plus élevée les 3 premières années et tendait à se stabiliser après cette période. Par ailleurs, cette courbe nous révèle que la majorité des perdus de vue était observée également pendant les 3 premières années de suivi. La médiane de survie dans notre population d´étude est atteinte 83,65 mois soit 6,97 ans. La durée minimale de suivi était de 14 jours et la durée maximale de 130 mois, soit 10,9 ans (Figure 2).

Facteurs associés à la survie

Les facteurs associés à une survie prolongée des patients ont été recherchés en analyse univariée parmi les facteurs épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques. Cette analyse a permis d´observer quelques facteurs cliniques et thérapeutiques liés de façon statistiquement significative à la survie prolongée (Tableau 3). Parmi les facteurs cliniques, nous avons pu observer que des diagnostics à des stades précoces, en l´occurrence les stades IIA, IIB et IIIA, et la présence d´un nodule mammaire étaient associés à une meilleure survie dans notre étude (Tableau 3). Par contre, une mauvaise condition physique, notamment un état général stade 2 et 3 de l´OMS, des localisations tumorales au niveau des quadrants supéro-internes, inféro-externes, inféro-internes et retromammelonnaire; la présence d´un aspect en peau d´orange, d´une prise en masse, et d´adénopathies étaient associées à une réduction de la survie (Tableau 3). Sur le plan thérapeutique, une amélioration de la survie a été observée devant la réalisation d´une chirurgie mammaire, d´une chimiothérapie et même de 2 lignes de chimiothérapie. En outre, la réalisation d´une hormonothérapie et d´une radiothérapie étaient également associées à une survie prolongée (Tableau 3). Cependant, une réduction de la survie a été observée devant une réponse clinique partielle, une stabilisation de la maladie et une progression (Tableau 3). L´analyse multivariée des déterminants de la survie prolongée des patients, selon le modèle de Cox a permis d´observer que la chimiothérapie était associée de façon statistiquement significative à une survie prolongée, de même que l´hormonothérapie (Tableau 4, Tableau 5). Par contre, la survenue d´une progression était associée de façon statistiquement significative à une réduction de la survie (Tableau 4, Tableau 5). Les courbes d´évolution de la survie en fonction de la réalisation d´une chimiothérapie, d´une hormonothérapie et de la survenue d´une progression illustrent le bénéfice en survie globale des deux modalités thérapeutiques et la réduction nette de la survie en cas de progression tumorale (Figure 3, Figure 4 et Figure 5).

 

 

Discussion Up    Down

Notre travail portait sur l´étude des déterminants de la survie prolongée des patients suivis pour cancer du sein au service d´Oncologie Médicale de l´Hôpital Général de Yaoundé. La survie après cancer du sein à 3 ans était de 65,11%, celle à 5 ans était de 58,60% et celle à 9 ans était de 39%. La courbe de survie nous révèle que la mortalité était plus élevée les 3 premières années, et que la majorité des perdus de vue est observée à cette période. La médiane de survie était de 6,97 ans. En analyse univariée, nous avons pu observer que des diagnostics à des stades précoces, en l´occurrence les stades IIA, IIB et IIIA, et la présence d´un nodule mammaire étaient associés à une meilleure survie dans notre étude. De même que la réalisation d´une chirurgie mammaire, d´une chimiothérapie et même de 2 lignes de chimiothérapie. En outre, la réalisation d´une hormonothérapie et d´une radiothérapie étaient également associées à une survie prolongée. Par contre, une mauvaise condition physique, notamment un état général stade 2 et 3 de l´OMS, les localisations tumorales au niveau des quadrants supéro-internes, inféro-internes, inféro-externes, inféro-internes et rétromammelonnaire, la présence d´un aspect en peau d´orange, d´une prise en masse, d´adénopathies étaient associées à une réduction de la survie. Tout comme la survenue d´une réponse partielle, d´une stabilité tumorale et d´une progression. En analyse multivariée, la réalisation d´une chimiothérapie et d´une hormonothérapie était associée à une survie prolongée, tandis que la survenue d´une progression était associée à une réduction de la survie.

La survie des patients après diagnostic de cancer du sein était de 65,11% à 3 ans, de 58,60% à 5 ans, et de 49,76% à 7 ans. La pente de la courbe de survie nous révèle que la mortalité était plus élevée les 3 premières années et tendait à se stabiliser après cette période. Par ailleurs, cette courbe nous révèle que la majorité des perdus de vue était observée également pendant les 3 premières années de suivi. La médiane de survie dans notre population d´étude est atteinte 83,65 mois soit 6,97 ans. Cela sous-entend qu´à 6,97 ans 50% de notre population était décédé. Nous pouvons donc en déduire que dans notre contexte, un long survivant de cancer du sein serait celui qui aurait pu vivre au-delà de cette médiane de survie. Ces résultats se rapprochent de ceux observés en Afrique; en effet au Cameroun en 2012, dans l´étude évaluant la survie de 196 malades suivis pour cancer du sein non métastatique, des survies de 68% à 3 ans et 62% à 5 ans ont été observées [18]. Par ailleurs, en Afrique du Sud, dans leur cohorte de 602 patientes suivies pour cancer du sein de 2009 à 2011 à Soweto, la survie à 3 ans était de 84% pour les tumeurs à un stade précoce (I/II) et de 56% pour les tumeurs à un stade avancé (III/IV); au cours de ce suivi médian de 2,1 ans, 149 femmes sont mortes ou ont été classées en phase terminale; 287 ont été perdues de vue ; mais les pertes cumulatives de 42 % au suivi au cours de cette période étaient plus importantes pour un stade avancé, dont la moitié s'est produite dans les 6 mois suivant le diagnostic [17]. En outre, en Tunisie, à Sousse, le taux de survie globale de 729 patientes suivies pour cancer du sein était de 50,5% à 5 ans et de 50 % à 7 ans en 2002 [15], tandis qu´à Sfax, dans le sud Tunisien, la probabilité de survie globale à cinq ans était de 57% tous stades confondus et de 66% en l´absence de métastases à distance [16]. Par contre, ces résultats contrastent avec ceux observés au Japon, en Suède, qui retrouvent des survies de l´ordre de 80% chez les femmes atteintes de cancer du sein [11]. Elles diffèrent également des survies observées chez les Afro-Américaines et les femmes blanches américaines qui sont de 73% et 85% respectivement [10,11,13,14,21] et des observées en France, de 88% [12]. Ces variabilités dans les survies observées en Afrique et ailleurs pourraient s´expliquer par le fait que dans les pays africains, plus de la moitié des patients avait des stades avancés au diagnostic, l´accessibilité financière, géographique, et thérapeutique sont limitées, et les recours aux thérapies alternatives et les problèmes d´observance thérapeutiques sont importants [22-26].

En analyse univariée, nous avons pu observer que des diagnostics à des stades précoces, en l´occurrence les stades IIA, IIB et IIIA, et la présence d´un nodule mammaire étaient associés à une meilleure survie dans notre étude. De même que la réalisation d´une chirurgie mammaire, d´une chimiothérapie et même de 2 lignes de chimiothérapie. En outre, la réalisation d´une hormonothérapie et d´une radiothérapie étaient associées à une survie prolongée. Par contre, une mauvaise forme physique, notamment un état général stade 2 et 3 de l´OMS, les localisations tumorales au niveau des QSI, QIE, QII et retromammelonnaire, la présence d´un aspect en peau d´orange, d´une prise en masse, d´adénopathies étaient associées à une réduction de la survie. Tout comme la survenue d´une réponse partielle, d´une stabilité et d´une progression. En analyse multivariée, la réalisation d´une chimiothérapie et d´une hormonothérapie était associée une survie prolongée, tandis que la survenue d´une progression était associée à une réduction de la survie. Ces résultats se rapprochent de ceux observés au Cameroun en 2012, et en Afrique du Sud en 2018 où le stade précoce (p =0,009) était associé à une meilleure survie, tandis que la survenue d´une rechute locorégionale (p = 0,046) était associée à une réduction de la survie [17,18]. De même, en Tunisie, la taille tumorale (p = 0,001), le statut ganglionnaire clinique, et les métastases au diagnostic (p = 0,01) étaient les paramètres pronostiques significatifs de la survie globale de cancer du sein [15]. En Uganda, les chances de mourir étaient plus élevées pour la maladie de stade IV suivie du stade III [13]. De manière générale dans ces études, des stades cliniques précoces, l´intégration des diverses modalités thérapeutiques que sont la chirurgie, la chimiothérapie, l´hormonothérapie, et la radiothérapie avaient montré leur bénéfice sur l´amélioration de la survie. Tandis que les stades avancés, une altération de l´état général et l´absence de rémission complète altéraient cette survie. Ces résultats corroborent les données de la littérature, dans les études de Kim et al. et Grillo et al. qui décrivent les stades précoces selon l´AJCC et l´absence de rémission complète comme facteurs pronostiques de la survie globale [27,28].

Les modalités thérapeutiques de prise en charge du cancer que sont la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et l´hormonothérapie démontrent leur rôle incontournable dans l´amélioration de la survie tel que le décrivent plusieurs auteurs [3-9]. Au cours de nos travaux, nous avons fait face à certaines limites, principalement les données manquantes, liées soit aux dossiers incomplets ou non retrouvés, soit aux patients perdus de vue. Cette insuffisance de données aurait pu altérer la détermination de la survie. Nous nous sommes servis de toutes les informations disponibles dans les dossiers médicaux, les fiches de traitement et les rapports de résultats d´examen disponibles dans les dossiers pour réduire au maximum ces biais d´information. Nous sommes parvenus à estimer la survie dans notre population et ressortir les facteurs associés à cette survie. Par ailleurs cette étude est réalisée dans un des pôles d´excellence en matière de prise en charge des cancers et ne peut traduire la réalité dans les autres centres. De plus, cette étude ne tient pas compte des patients qui n´ont pas pu bénéficier d´un traitement du fait des problèmes financiers. Tout ceci pourrait rendre difficile la généralisation de nos résultats.

 

 

Conclusion Up    Down

Au terme de notre travail de recherche dont le but était d´étudier les déterminants de la survie prolongée des patients suivis pour cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé, il se dégage qu´au sein de notre population, la survie après cancer du sein était de 58,60 % à 5 ans, de 49,76% à 7 ans et 19% à 10 ans. Des stades cliniques précoces, l´intégration des diverses modalités thérapeutiques que sont la chirurgie, la chimiothérapie, l´hormonothérapie, la radiothérapie, et la prescription de deux lignes de chimiothérapie ont montré leur bénéfice sur l´amélioration de la survie. Tandis que les stades avancés, une altération de l´état général et l´absence de rémission complète altéraient cette survie.

Etat des connaissances sur le sujet

  • Le cancer du sein est un problème majeur de santé publique au Cameroun;
  • Des stades avancés au diagnostic continuent d´être observés au Cameroun;
  • La survie des patients avec cancer du sein est plus faible en Afrique par rapport à celle décrite dans les autres continents.

Contribution de notre étude à la connaissance

  • La survie des patients dans notre population a pu être décrite: la survie à 3 ans et 5 ans était respectivement de 65,11% et 58,60%;
  • Des stades précoces sont associés à une survie prolongée, tandis que un mauvais état général, des stades avancés au diagnostic étaient associées à une réduction de la survie;
  • L´administration de la chimiothérapie était associée de façon statistiquement significative à une survie prolongée, de même que la prise d´une hormonothérapie.

 

 

Conflits d'intérêts Up    Down

Les auteurs ne déclarent aucun conflit d'intérêts.

 

 

Contributions des auteurs Up    Down

Conception et design de l'étude: Berthe Sabine Esson Mapoko, Etienne Atenguena Okobalemba et Esther Dina Bell Mbassi. Collecte des données: Berthe Sabine Esson Mapoko, Eveline Djampou, Dominique Christelle Anaba, Eugénie Nancy Ndangue Ntone et Anne Juliette Flora Sango. Analyse et interprétation des données: Berthe Sabine Esson Mapoko, Etienne Atenguena Okobalemba et Esther Dina Bell Mbassi. Rédaction du manuscrit: Berthe Sabine Esson Mapoko. Révision du manuscrit: Berthe Sabine Esson Mapoko, Anne Marthe Maison Mayeh, Ruth Rosine Mekah Mapenya, Esther Dina Bell Mbassi, Etienne Atenguena Okobalemba, Anne Juliette Flora Sango, Sidonie Ananga Noa, Ambroise Ntama, Zacharie Sando, Paul Ndom. Garant de l'étude: Berthe Sabine Esson Mapoko. Tous les auteurs ont lu et approuvé la version finale du manuscrit.

 

 

Tableaux et figures Up    Down

Tableau 1: caractéristiques cliniques des patients

Tableau 2: caractéristiques thérapeutiques des patients

Tableau 3: distribution des déterminants de la survie prolongée en analyse univariée

Tableau 4: distribution des déterminants de la survie prolongée en analyse multivariée

Tableau 5: facteurs influençant la survie à 5 ans en analyse multivariée

Figure 1: figure synoptique de l´échantillon

Figure 2: courbe de survie des patients après diagnostic

Figure 3: courbes de survie en fonction de l´administration d´une chimiothérapie

Figure 4: courbes de survie en fonction de l´administration d´une hormonothérapie

Figure 5: courbes de survie en fonction de la réponse clinique

 

 

Références Up    Down

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